À la veille d'un match crucial contre les Seychelles, comptant pour la 5e journée des qualifications pour le Mondial 2026, Denis Bouanga, l'attaquant gabonais, a accordé un entretien exclusif à CAFOnline. Il revient sur la belle dynamique actuelle des Panthères, boostée par leur qualification pour la CAN et un groupe plus soudé que jamais. "Nous avons découvert de jeunes talents, et l'équipe a trouvé une belle cohésion. Il est maintenant crucial de maintenir cette dynamique", souligne-t-il.
L'attaquant du Los Angeles FC, qui a terminé meilleur buteur de la dernière Ligue des Champions de la Concacaf 2023 avec 7 réalisations, évoque également les ambitions de sa sélection pour la Coupe d'Afrique des Nations CAF TotalEnergies, Maroc 2025. Le Gabon croisera le fer avec des adversaires de taille, à savoir le Cameroun, la Côte d'Ivoire et le Mozambique. Bouanga revient également sur l'absence de son pays lors de la dernière CAN, un moment difficile pour lui et son équipe.
Le Gabon se retrouve dans le Groupe F, avec des voisins comme le Cameroun, la Côte d'Ivoire et le Mozambique. Quelles sont vos impressions à ce sujet ?
C'est un groupe compliqué, c'est certain. Mais nous avons les capacités pour y faire face, comme nous l'avons démontré lors de notre dernière participation à la CAN. Trois équipes semblent à notre portée, et il nous appartient désormais de tout mettre en oeuvre pour figurer parmi les deux premiers.
On vient de vivre une CAN CAF TotalEnergies fantastique en Côte d'Ivoire. Le Gabon n'y était pas. Comment avez-vous vécu le fait de ne pas y participer ?
C'est toujours douloureux de manquer une compétition comme la CAN, surtout avec son pays et ses supporters. Cela a affecté énormément de personnes, moi le premier, car j'adore disputer ce type de tournois. En regardant l'ambiance en Côte d'Ivoire à la télévision, c'était vraiment regrettable que le Gabon ne soit pas présent. Mais au final, on peut voir cela comme un mal pour un bien, puisque nous avons réussi à nous qualifier pour la prochaine édition.
Le Gabon semble sur une belle dynamique, porté par cette qualification pour la CAN. Est-ce que cette progression peut marquer le début d'une nouvelle ère chez les Panthères ?
Oui, je le pense. On a découvert beaucoup de nouveaux joueurs et l'équipe dispose désormais d'une bonne ossature. On marque des buts tout en restant solides défensivement. Certes, lors des dernières rencontres contre le Maroc (5-1), on a concédé des occasions, mais je trouve que nous avons un très bel effectif. C'est une belle ère pour le Gabon, avec un groupe capable d'accomplir de grandes choses. À nous de rester constants et de conserver cet état d'esprit.
Cette progression est également le fruit du travail du coach Thierry Mouyouma. Quelle est son influence en tant que sélectionneur ?
Il est très à l'écoute de ses joueurs. Il a ses propres principes et idées, qu'il met en place. Ensuite, sur le terrain, nous avons une part de décision, mais au moins, il apporte une vision claire. C'est à nous d'exécuter, tout simplement. Cela fonctionne bien.
Il est attentif aux joueurs, sollicitant régulièrement les cadres de l'équipe pour connaître leur ressenti. C'est sans doute ce qui contribue au bon fonctionnement actuel et à la qualification pour la CAN. Tout marche bien, et nous sommes toujours heureux de revenir en sélection lorsqu'il nous convoque.
C'est grâce à lui, aux joueurs et aux idées mises en place que cette dynamique est possible.
Que représente pour vous la Coupe d'Afrique des Nations ?
Pour moi, cela représente énormément. Participer à cette compétition, c'est représenter son pays dans un tournoi que de nombreux joueurs rêvent de disputer. À défaut de parler de la Coupe du Monde, que tout footballeur aspire à jouer, nous avons la chance de vivre la CAN.
Pour un joueur africain, c'est un événement majeur, presque une première Coupe du Monde. C'est une compétition unique, avec une ambiance incomparable. Elle peut se jouer dans son propre pays ou dans un pays voisin, mais l'engouement est toujours immense. L'énergie des supporters, les chants, l'atmosphère... tout cela rend la CAN magnifique.
Ma première sélection remonte à 2017, lors d'une CAN. J'ai alors compris ce que cela représentait, non seulement pour moi, mais aussi pour ma famille et pour tous ceux qui nous soutiennent. Participer à une CAN, c'est une immense fierté.
Le Gabon est en bonne position pour les qualifications à la Coupe du Monde 2026, à la deuxième place du Groupe F, avec neuf points, à un point de la Côte d'Ivoire. Comment abordez-vous les prochains matchs pour garantir la qualification ?
Ce sont des rencontres cruciales, en particulier celles à domicile, où nous ne devons laisser aucun point en route. L'objectif est clair : gagner tous nos matchs à la maison et maintenir notre dynamique de victoires. Dans la continuité de notre qualification à la CAN, nous devons saisir cette opportunité pour nous rapprocher d'une qualification historique au Mondial.
Un point d'écart, ce n'est rien. La pression est davantage sur la Côte d'Ivoire, qui doit constamment regarder derrière elle. Elle sait que nous sommes juste là, prêts à saisir la moindre occasion, d'autant plus que nous aurons l'opportunité de les affronter chez nous. Nous sommes dans une position idéale. À nous de poursuivre sur cette lancée, de conserver le même état d'esprit et de croire en ce rêve immense, tant pour le pays que pour les joueurs.
La Coupe du Monde se tiendra aux États-Unis, un pays que vous connaissez bien puisque vous y résidez depuis 2022. Quelle est l'ambiance à un an du coup d'envoi du tournoi ?
Pour l'instant, je dirais que l'ambiance est encore calme. L'arrivée de Lionel Messi a beaucoup fait parler, attirant des foules impressionnantes dans toutes les villes où il joue. Cela montre un intérêt grandissant pour le football, même si, aux États-Unis, ce sport n'est pas encore aussi suivi que d'autres disciplines majeures.
Cependant, avec la Coupe du Monde qui approche, l'attention autour du football va forcément s'intensifier. Cet événement apportera une visibilité immense au « soccer » et devrait attirer encore plus de supporters et de passionnés. J'espère vraiment pouvoir y participer avec mon pays, ce serait un accomplissement incroyable.
Enfin, qu'appréciez-vous le plus dans votre vie aux États-Unis ?
Le climat ! Il pleut rarement, le temps est magnifique. Il y a énormément de choses à faire, et ma famille et moi nous y plaisons beaucoup. Comme on le dit souvent, c'est véritablement le rêve américain. Si je devais terminer ma carrière ici, je le ferais sans hésitation, aussi bien pour moi que pour les générations futures.