Pour la première fois, l'état de «calamité naturelle exceptionnelle» a été déclenché après le passage dévastateur de l'ouragan Chido à Mayotte, a annoncé le ministre français sortant des Outre-Mer, François-Noël Buffet, mercredi. Ce dernier est actuellement sur l'archipel meurtri en compagnie du ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau.
«Ce dispositif encore jamais utilisé permet une plus grande réactivité aux autorités locales et nationales, tout en allégeant certaines procédures administratives pour permettre une action plus rapide et efficace pour les Mahoraises et les Mahorais», explique François-Noël Buffet dans un communiqué. Cette mesure n'a été introduite qu'en février 2022 dans la loi dite «3DS» relative à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l'action publique locale, explique Le HuffPost. Ce n'est qu'une expérimentation censée durer cinq ans.
Quant à Emmanuel Macron, il était attendu hier matin à Mayotte pour constater l'étendue de la catastrophe et apporter son soutien aux Mahorais, qui tentent malgré tout de reprendre leur vie. Selon des chiffres provisoires obtenus par l'AFP, 31 morts et quelque 1 400 blessés ont été officiellement recensés, mais les autorités craignent un bilan beaucoup plus lourd dans le département le plus pauvre de France. Le préfet a diligenté «une mission de recherche des morts», selon le ministère de l'Intérieur, qui souligne que «70 % des habitants ont été gravement touchés».
Au niveau du Mozambique, le cyclone Chido a fait au moins 45 morts et plus de 500 blessés, selon le dernier bilan obtenu mercredi soir par Africa News. Sur le plan matériel, les dégâts restent aussi importants : 24 000 maisons détruites. Au total, le drame a touché plus de 180 000 personnes et plus de 25 0000 familles sont dans le noir. La région du Cabo Delgado a été particulièrement frappée, dans le Nord, avec 100 % des infrastructures détruites selon l'Organisation des Nations unies (ONU).
Les établissements scolaires et sanitaires ont payé un lourd tribut à la force du vent, une région déjà secouée par une crise sécuritaire depuis sept ans. L'ONU a débloqué une aide de USD 4 millions au Mozambique pour faire face aux besoins urgents des victimes du cyclone. Selon l'Unicef, au moins 4,8 millions de personnes ont besoin d'assistance humanitaire dans ce pays d'Afrique australe. Il faudrait USD 10 millions pour faire face à l'urgence.