Le passage du cyclone Chido au Mozambique a provoqué au moins 94 morts, selon un nouveau bilan en hausse de 18 décès diffusé dimanche par l'Institut de gestion des risques et désastres de ce pays d'Afrique australe.
L'inventaire des dégâts du cyclone, qui a également dévasté le petit archipel français de Mayotte, s'est aussi envolé avec plus de 110.000 habitations détruites au Mozambique où la dépression a frappé le continent la semaine dernière.
Des vents particulièrement virulents, avec des rafales enregistrées à "environ 260 km/h" et des pluies de "250 mm en 24h" ont ravagé la province du Cabo Delgado (nord) où se concentre plus de 500.000 des 620.000 personnes touchées par les conséquences de la tempête.
Des images de l'Unicef dans le district de Mecufi, le plus affecté, montrent des scènes de désolation avec des cases éventrées et des bâtiments en dur amputés de leur toiture.
Le décompte total des près de 670 blessés n'a pas évolué depuis la veille dans ce pays parmi les plus pauvres de la planète, en proie l'an passé à la pire sécheresse depuis un siècle en Afrique australe, selon le Programme alimentaire mondial.
Le candidat à la présidentielle du parti historique au pouvoir, Daniel Chapo, dont la victoire proclamée a provoqué une crise post-électorale aux 130 morts inédite dans l'Etat lusophone, était en visite dimanche dans les zones affectées.
Celui qui doit être investi président le 15 janvier, si le Conseil constitutionnel approuve les résultats d'ici lundi, a appelé à la télévision publique "tous les districts" à donner de la "nourriture, des vêtements". "Même si nous les utilisons, nos frères en ont besoin", a-t-il exhorté.
Le Mozambique demeure le pays où le bilan du cyclone est le plus lourd. A Mayotte, 35 morts et quelque 2.500 blessés ont été dénombrés par le ministère de l'Intérieur français. Mais "il est vraisemblable qu'il y ait beaucoup plus de victimes", avait averti le président français Emmanuel Macron lors de sa visite jeudi sur l'île dévastée.
En raison de la présence de ressortissants comoriens à Mayotte, les Comores voisines, qui revendiquent par ailleurs la souveraineté sur l'archipel français, ont décrété un deuil national d'une semaine, même si elles n'ont souffert d'aucun décès sur leur territoire.
La dépression, même si elle a beaucoup perdu en intensité en s'enfonçant dans le continent africain, avait poursuivi sa course lundi au Malawi où un bilan définitif a recensé 13 morts et près de 30 blessés.